Introduction
La démence constitue un véritable défi en matière de cicatrisation des plaies.
Elle augmente le risque de blessures et ralentit leur guérison.
Si le traitement des plaies reste le même que pour un patient non dément, les difficultés majeures résident dans :
- L’approche du patient,
- La réalisation du soin,
- La conservation du pansement jusqu’au prochain soin.
Le moment du soin est souvent redouté par le patient, ce qui peut freiner la cicatrisation.
Les types de plaies chez les patients atteints de démence
Les plaies aiguës
Les patients déments présentent un risque accru de plaies aiguës en raison de :
✔️ Troubles comportementaux,
✔️ Déambulation prolongée,
✔️ Chutes fréquentes,
✔️ Traumatismes répétés.
De ce fait, on observe une augmentation des plaies chirurgicales en traumatologie.
Les plaies chroniques
Certains types de démences sont associées à des plaies spécifiques :
✔️ Démence vasculaire → augmentation des ulcères artériels,
✔️ Maladie d’Alzheimer → lésions de grattage,
✔️ Démence à corps de Lewy → plaies dues aux chutes,
✔️ Chorée de Huntington → traumatismes répétés.
L’impact du stade de la démence sur la cicatrisation
Le comportement du patient varie en fonction de l’évolution de la maladie :
🟢 Troubles cognitifs légers : certains patients deviennent obsédés par leur plaie, tandis que d’autres la négligent totalement.
🟠 Stade modéré à sévère : l’aggravation des troubles cognitifs complique la prise en charge et les soins deviennent plus difficiles.
Les plaies spécifiques aux patients déments
Les plaies aiguës
L’auto-agressivité et l’agressivité envers autrui entraînent souvent des blessures :
✔️ Déchirures, dermabrasions,
✔️ Morsures humaines,
✔️ Plaies buccales dues à des troubles alimentaires (le patient confond l’alimentation avec les couverts, l’assiette, le verre, etc…)
Les plaies chroniques
Chez ces patients, certaines habitudes aggravent les plaies :
✔️ Gestes répétitifs causant des lésions,
✔️ Grattage incontrôlé (ex. prurit sénile),
✔️ Brûlures graves dues à un manque de perception de la douleur (ex. eau trop chaude, contact prolongé avec un radiateur),
✔️ Lésions iatrogènes liées aux contentions physiques mal adaptées.
La douleur et le refus des soins : un frein à la cicatrisation
L’agitation peut être un signe de douleur non verbalisée.
Si la douleur est ignorée, cela retarde la cicatrisation et aggrave l’état du patient.
Le refus de soin peut être lié à plusieurs facteurs :
✔️ Incompréhension du soin,
✔️ Amnésie (le patient oublie qu’il a une plaie et qu’il a un pansement, une bande, etc..),
✔️ Perception effrayante de la plaie.
Comment optimiser la cicatrisation des plaies chez le patient dément ?
🔹 Connaître l’historique médical du patient pour mieux anticiper les complications,
🔹 Renforcer la surveillance cutanée,
🔹 Limiter les dangers environnementaux,
🔹 Établir une stratégie d’approche personnalisée,
🔹 Optimiser le maintien du pansement entre deux soins,
🔹 Respecter l’éthique et adapter la prise en charge à la situation du patient.