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Spécificité de la prise en charge des plaies chez le patient atteint de démence

par | 17 Fév 2025 | Pansements

Introduction

La démence constitue un véritable défi en matière de cicatrisation des plaies.
Elle augmente le risque de blessures et ralentit leur guérison.

Si le traitement des plaies reste le même que pour un patient non dément, les difficultés majeures résident dans :

  • L’approche du patient,
  • La réalisation du soin,
  • La conservation du pansement jusqu’au prochain soin.

Le moment du soin est souvent redouté par le patient, ce qui peut freiner la cicatrisation.

Les types de plaies chez les patients atteints de démence

Les plaies aiguës

Les patients déments présentent un risque accru de plaies aiguës en raison de :
✔️ Troubles comportementaux,
✔️ Déambulation prolongée,
✔️ Chutes fréquentes,
✔️ Traumatismes répétés.

De ce fait, on observe une augmentation des plaies chirurgicales en traumatologie.

Les plaies chroniques

Certains types de démences sont associées à des plaies spécifiques :
✔️ Démence vasculaire → augmentation des ulcères artériels,
✔️ Maladie d’Alzheimer → lésions de grattage,
✔️ Démence à corps de Lewy → plaies dues aux chutes,
✔️ Chorée de Huntington → traumatismes répétés.

L’impact du stade de la démence sur la cicatrisation

Le comportement du patient varie en fonction de l’évolution de la maladie :
🟢 Troubles cognitifs légers : certains patients deviennent obsédés par leur plaie, tandis que d’autres la négligent totalement.
🟠 Stade modéré à sévère : l’aggravation des troubles cognitifs complique la prise en charge et les soins deviennent plus difficiles.

Les plaies spécifiques aux patients déments

Les plaies aiguës

L’auto-agressivité et l’agressivité envers autrui entraînent souvent des blessures :
✔️ Déchirures, dermabrasions,
✔️ Morsures humaines,
✔️ Plaies buccales dues à des troubles alimentaires (le patient confond l’alimentation avec les couverts, l’assiette, le verre, etc…)

Les plaies chroniques

Chez ces patients, certaines habitudes aggravent les plaies :
✔️ Gestes répétitifs causant des lésions,
✔️ Grattage incontrôlé (ex. prurit sénile),
✔️ Brûlures graves dues à un manque de perception de la douleur (ex. eau trop chaude, contact prolongé avec un radiateur),
✔️ Lésions iatrogènes liées aux contentions physiques mal adaptées.

La douleur et le refus des soins : un frein à la cicatrisation

L’agitation peut être un signe de douleur non verbalisée.
Si la douleur est ignorée, cela retarde la cicatrisation et aggrave l’état du patient.

Le refus de soin peut être lié à plusieurs facteurs :
✔️ Incompréhension du soin,
✔️ Amnésie (le patient oublie qu’il a une plaie et qu’il a un pansement, une bande, etc..),
✔️ Perception effrayante de la plaie.

Comment optimiser la cicatrisation des plaies chez le patient dément ?

🔹 Connaître l’historique médical du patient pour mieux anticiper les complications,
🔹 Renforcer la surveillance cutanée,
🔹 Limiter les dangers environnementaux,
🔹 Établir une stratégie d’approche personnalisée,
🔹 Optimiser le maintien du pansement entre deux soins,
🔹 Respecter l’éthique et adapter la prise en charge à la situation du patient.

A propos de ce site

Docteur David VALANCOGNE, médecin plaies et cicatrisation

Dr. David VALANCOGNE
Médecin plaies et cicatrisation

J’aide les infirmières, médecins, chirugiens, podologues et formateurs à développer leurs compétences pour devenir des experts en cicatrisation et à trouver des solutions concrètes pour pratiquer efficacement leur expertise.

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