Depuis quelques années, nous avons vu apparaître des gammes de super absorbants avec une interface siliconée couvrant toute la surface du pansement.
Deux objectifs étaient visés :
- Transformer le pansement super absorbant en un pansement primaire, pouvant être appliqué directement sur la plaie pour éviter la multiplication des pansements.
- Faciliter le travail des infirmières en maintenant le pansement en place le temps de préparer le complément de soin, notamment les bandages à poser.
Sur le papier, l’idée semblait parfaite. 😌 Mais, en réalité, ces pansements se révèlent problématiques. Certains ont un maillage si étroit qu’il ne s’élargit qu’après plusieurs jours, alors que le pansement devrait déjà être changé. D’autres sont équipés de mini perforations pour laisser passer les exsudats.
En testant ces nouvelles gammes, je me suis retrouvé plusieurs fois confronté à des problèmes de macération, de dermite périphérique et de colonisation critique sur des plaies fortement exsudatives. Face à ces défis, j’ai dû revenir aux superabsorbants classiques. 😔
C’est vraiment dommage, car ces pansements sont censés exceller dans l’absorption. Avec le temps, certains fabricants ont compris la situation et ont repositionné leurs super absorbants siliconés vers le segment des hydrocellulaires pour les plaies peu à moyennement exsudatives.
À plusieurs reprises, j’ai recommandé aux fabricants de créer un pansement superabsorbant avec une simple bordure adhésive siliconée, sans recouvrir toute la surface. Cela permettrait de conserver toutes les propriétés d’absorption. Ce serait particulièrement utile pour les escarres du sacrum ou d’autres plaies cavitaires. Aujourd’hui, sans une bande de contention, utiliser un superabsorbant efficace nécessite souvent l’ajout d’un hydrofilm ou d’un hydrocellulaire siliconé pour maintenir le tout. Et cela a un coût. 💸
Nous avons besoin de voir un changement.