10 questions indispensables pour bien traiter une plaie du membre inférieur

Introduction

Les plaies des membres inférieurs peuvent avoir de multiples causes. Une mauvaise identification des facteurs sous-jacents peut entraîner un retard de cicatrisation ou des complications sévères.

Dans cet article, nous vous proposons 10 questions essentielles à poser lors de l’évaluation d’une plaie, afin d’assurer une prise en charge optimale et personnalisée.

1. Y a-t-il une artériopathie des membres inférieurs ?

L’artériopathie est une cause majeure de retard de cicatrisation.
📌 Examen clinique :

  • Palpation des pouls périphériques
  • Recherche de signes cliniques secondaires
  • Mesure des IPS et IPSO
  • Écho-doppler artériel

2. Y a-t-il une hyperpression veineuse ?

Deux origines possibles :
Hyperpression veineuse centrale : insuffisance cardiaque, rénale ou hépatique sévère
Hyperpression veineuse périphérique :

  • Insuffisance veineuse superficielle (varices)
  • Insuffisance veineuse profonde (syndrome post-phlébite)
  • Insuffisance veino-lymphatique (troubles de la marche, raideur ou ankylose de cheville, obésité, chirurgie des MI récente…)

3. Y a-t-il une infection ?

L’infection peut être locale, loco-régionale ou générale.

Il est essentiel d’évaluer également les signes d’infection ostéo-articulaire associée.

4. Y a-t-il un problème d’appui ?

Certains troubles neurologiques favorisent l’apparition de plaies chroniques, notamment :

  • Neuropathie diabétique périphérique
  • Autres troubles neurologiques affectant la marche

5. Y a-t-il un problème de nutrition ?

Un état nutritionnel dégradé ralentit la cicatrisation.
🔎 Vérifications :

  • Évaluation par le Mini Nutritional Assessment (MNA)
  • Recherche de carences vitaminiques (notamment vitamine C)

6. Y a-t-il des comorbidités associées ?

Certaines pathologies aggravent les plaies :

  • Obésité, diabète
  • Dialyse (risque de calciphylaxie)
  • Cancer sous traitement (vascularite, infection, métastases ulcérées)
  • Maladies auto-immunes et inflammatoires (vascularite, pyoderma gangrenosum)
  • Médicaments provoquant des ulcères : Hydrea, Nicorandil, Methotrexate, etc…
  • Médicaments influençant la cicatrisation (immunosuppresseurs, immunomodulateurs corticoïdes, AINS prolongés)

7. Y a-t-il un aspect atypique ?

Une plaie non conventionnelle doit faire suspecter :

  • atypie de la plaie : ulcère tumoral, angiodermite nécrotique, pyoderma gangrenosum
  • granulome inflammatoire après désunion chirurgicale : infection post-chirurgicale ou réaction à un corps étranger (fils)
  • Anomalies de la peau périlésionnelle : bulles, pustules, purpura, livédo, nécroses multiples, micro-abcès, nodule (tumeur). 

8. Y a-t-il des facteurs sociaux ?

L’environnement du patient impacte la prise en charge :
🏚️ Logement insalubre, précarité
😞 Isolement, dépression

9. Y a-t-il un contexte particulier de survenue ?

🦟 Retour de pays tropicaux : suspicion de parasites ou de germes atypiques
🩸 Peau noire : risque accru de drépanocytose

10. Y a-t-il une origine traumatique ?

  • Déchirure cutanée,
  • hématome disséquant
  • Morsures, piqûres d’insectes
  • traumatisme minime avec lésion extensive : angiodermite nécrotique, pyoderma gangrenosum

Conclusion

L’évaluation rigoureuse d’une plaie du membre inférieur repose sur un questionnement structuré et une analyse approfondie. Ces 10 questions essentielles permettent d’optimiser la prise en charge et d’accélérer la cicatrisation.

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Nécrose cutanée après injection d’héparine

Introduction

Les héparines de bas poids moléculaire (HBPM) sont largement utilisées pour prévenir les thromboses veineuses profondes. Cependant, une complication rare mais sévère peut survenir : la nécrose cutanée.

Bien que son incidence soit faible (1 à 3 cas sur 10 000 patients), elle nécessite une prise en charge rapide pour éviter des séquelles graves.

Dans cet article, nous verrons :
✔️ Les signes cliniques qui doivent alerter
✔️ Le mécanisme physiopathologique suspecté
✔️ Le diagnostic et la prise en charge optimale

📌 Lisez jusqu’au bout pour ne manquer aucune information cruciale !

1. Fréquence et caractéristiques de la nécrose cutanée post-héparine

Bien que rare, cette complication peut apparaître :
Au site d’injection ou à distance
Dans les 5 à 14 jours après le début du traitement
Avec ou sans troubles de la coagulation associés

➡️ Une prise en charge rapide est essentielle pour éviter des complications plus graves.

2. Mécanisme physiopathologique suspecté

Les mécanismes exacts restent mal compris, mais plusieurs hypothèses existent :
🔹 Une réaction immunologique entraînant une thrombose intravasculaire des petits vaisseaux cutanés
🔹 Un déficit en protéines C et S favorisant la nécrose

3. Symptômes : comment reconnaître une nécrose cutanée sous HBPM ?

Les premiers signes apparaissent progressivement et doivent être surveillés de près :

1️⃣ Phase initiale :
🔴 Rougeur inflammatoire localisée
🔵 Purpura douloureux et infiltré

2️⃣ Phase évolutive (quelques jours à 2 semaines) :
⚠️ Apparition de la nécrose cutanée
⚠️ Lésion noire et sèche, nécessitant un arrêt immédiat du traitement

4. Diagnostic : confirmation par biopsie

Pour poser le diagnostic, un examen clinique est essentiel, mais la biopsie cutanée reste l’outil clé :
🔬 Présence de thrombi dans les petits vaisseaux sous-cutanés
🚨 Absence de troubles de la coagulation, sauf en cas de déficit en protéines C et S

5. Traitement et prise en charge de la nécrose cutanée post-héparine

📌 Arrêt immédiat des HBPM dès les premiers signes
📌 Contrôle des plaquettes pour exclure une thrombopénie immuno-allergique associée
📌 Suivi dermatologique et hématologique pour adapter la prise en charge

🔴 ⚠️ Si la nécrose est sévère, une prise en charge chirurgicale peut être nécessaire. Peut aller jusqu’au décès en présence de comorbidités importantes. 

Conclusion : soyez vigilants !

La nécrose cutanée sous héparine est rare mais potentiellement grave. Une surveillance attentive et une prise en charge rapide permettent d’éviter les complications.

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Spécificité de la prise en charge des plaies chez le patient atteint de démence

Introduction

La démence constitue un véritable défi en matière de cicatrisation des plaies.
Elle augmente le risque de blessures et ralentit leur guérison.

Si le traitement des plaies reste le même que pour un patient non dément, les difficultés majeures résident dans :

  • L’approche du patient,
  • La réalisation du soin,
  • La conservation du pansement jusqu’au prochain soin.

Le moment du soin est souvent redouté par le patient, ce qui peut freiner la cicatrisation.

Les types de plaies chez les patients atteints de démence

Les plaies aiguës

Les patients déments présentent un risque accru de plaies aiguës en raison de :
✔️ Troubles comportementaux,
✔️ Déambulation prolongée,
✔️ Chutes fréquentes,
✔️ Traumatismes répétés.

De ce fait, on observe une augmentation des plaies chirurgicales en traumatologie.

Les plaies chroniques

Certains types de démences sont associées à des plaies spécifiques :
✔️ Démence vasculaire → augmentation des ulcères artériels,
✔️ Maladie d’Alzheimer → lésions de grattage,
✔️ Démence à corps de Lewy → plaies dues aux chutes,
✔️ Chorée de Huntington → traumatismes répétés.

L’impact du stade de la démence sur la cicatrisation

Le comportement du patient varie en fonction de l’évolution de la maladie :
🟢 Troubles cognitifs légers : certains patients deviennent obsédés par leur plaie, tandis que d’autres la négligent totalement.
🟠 Stade modéré à sévère : l’aggravation des troubles cognitifs complique la prise en charge et les soins deviennent plus difficiles.

Les plaies spécifiques aux patients déments

Les plaies aiguës

L’auto-agressivité et l’agressivité envers autrui entraînent souvent des blessures :
✔️ Déchirures, dermabrasions,
✔️ Morsures humaines,
✔️ Plaies buccales dues à des troubles alimentaires (le patient confond l’alimentation avec les couverts, l’assiette, le verre, etc…)

Les plaies chroniques

Chez ces patients, certaines habitudes aggravent les plaies :
✔️ Gestes répétitifs causant des lésions,
✔️ Grattage incontrôlé (ex. prurit sénile),
✔️ Brûlures graves dues à un manque de perception de la douleur (ex. eau trop chaude, contact prolongé avec un radiateur),
✔️ Lésions iatrogènes liées aux contentions physiques mal adaptées.

La douleur et le refus des soins : un frein à la cicatrisation

L’agitation peut être un signe de douleur non verbalisée.
Si la douleur est ignorée, cela retarde la cicatrisation et aggrave l’état du patient.

Le refus de soin peut être lié à plusieurs facteurs :
✔️ Incompréhension du soin,
✔️ Amnésie (le patient oublie qu’il a une plaie et qu’il a un pansement, une bande, etc..),
✔️ Perception effrayante de la plaie.

Comment optimiser la cicatrisation des plaies chez le patient dément ?

🔹 Connaître l’historique médical du patient pour mieux anticiper les complications,
🔹 Renforcer la surveillance cutanée,
🔹 Limiter les dangers environnementaux,
🔹 Établir une stratégie d’approche personnalisée,
🔹 Optimiser le maintien du pansement entre deux soins,
🔹 Respecter l’éthique et adapter la prise en charge à la situation du patient.

Complications cutanées : les conséquences méconnues des drogues

La peau est l’un des organes les plus touchés par les intoxications, en particulier celles liées aux drogues. Certaines voies de consommation entraînent des complications cutanées aiguës et chroniques, souvent méconnues, mais aux conséquences parfois graves.

Dans cet article, nous abordons les impacts des drogues injectables et du cannabis sur la peau, ainsi que les complications associées.

 

1. Sites d’Injection et Évolution

Les sites d’injection évoluent au fil des années d’utilisation :

  • Dès le début : pli du coude
  • Après 2 ans : avant-bras, bras
  • Après 4 ans : dos de la main
  • Après 5 ans : cou, pieds, jambes
  • Après 10 ans : aine, orteils, doigts

⚠️ Cas extrêmes : injection dans des ulcères ou granulomes cutanés lorsque tout le réseau veineux est inutilisable voire dans la veine du dos de la verge.

2. Complications Aiguës : Les Infections

Les infections sont les complications les plus fréquentes des drogues injectables, souvent causées par :

  • Le partage d’aiguilles
  • L’utilisation de salive dans les rituels de préparation

Exemples de complications :

  • Abcès
  • Cellulite
  • Fasciite nécrosante

⚠️ Cas rares : faux anévrisme ou anévrisme mycotique, souvent infecté, apparaissant comme une masse inflammatoire sur un trajet artériel.

3. Ulcères et Nécrose

🔴 Ulcères nécrotiques douloureux : Ces ulcères peuvent apparaître après une injection, en quelques heures seulement. Ils sont causés par :

  • Vasoconstriction
  • Thrombose vasculaire
  • Nécrose tissulaire liée à la toxicité des drogues

Signes précurseurs :

  • Cyanose
  • Livedo
  • Phénomène de Raynaud

4. Complications Chroniques

⏳ Les injections répétées entraînent des dommages irréversibles :

  • Sclérose des veines
  • Incontinence valvulaire
  • Insuffisance veino-lymphatique précoce
  • Thromboses veineuses profondes

5. Marques Cutanées Visibles

Les conséquences des injections répétées incluent :

  • Hypopigmentation linéaire
  • Cicatrices linéaires
  • Tatouages accidentels dus aux dépôts de pigments dans le derme
  • Ulcères cutanés persistants
  • Skin popping : cicatrices ovalaires et atrophiques

6. Puffy Hand Syndrome et Autres Atteintes Graves

🚨 Puffy Hand Syndrome : Un œdème lymphatique chronique des mains et des doigts, persistant même après l’arrêt des drogues.

🔴 Autres atteintes graves :

  • Artérite distale : désert vasculaire, souvent lié au cannabis
  • Fibrose et atrophie cutanée

Conclusion : Informer pour Mieux Agir

Les complications cutanées liées aux drogues sont graves, souvent irréversibles, et nécessitent une prise en charge précoce.

En tant que professionnels de santé, il est crucial d’être informé pour identifier rapidement ces signes et orienter les patients vers les soins adaptés.

Identifier les complications des sites donneurs de greffe pour mieux traiter

Lorsqu’une greffe cutanée est réalisée, l’attention est souvent portée sur la zone receveuse. Pourtant, la gestion du site donneur est tout aussi cruciale pour éviter des complications pouvant compromettre la récupération du patient.

Complications immédiates

Certaines complications surviennent rapidement après le prélèvement et nécessitent une prise en charge adaptée :

  • Saignement : maîtrisé avec des pansements hémostatiques comme les alginates de calcium imprégnés de sérum adrénaliné ou de sulfate ferrique.
  • Douleur : souvent intense dans les premiers jours, elle peut être soulagée par l’utilisation de pansements adaptés comme les alginates et les hydrocellulaires.
  • Surinfection : peu fréquente (environ 3 % des cas), elle peut être bactérienne (traitée par des antibactériens locaux) ou candidosique (présence de pustules nécessitant un antifongique local).
  • Hyperbourgeonnement : fréquent et nécessitant l’application de dermocorticoïdes de classe 2.
  • Retard de cicatrisation : un site donneur bien pris en charge cicatrise en général en trois semaines.
  • Eczéma de contact : causé par certains pansements ou antiseptiques.
  • Prurit sine materia : démangeaisons sans lésions visibles, pouvant être soulagées par des émollients ou des antihistaminiques oraux.
  • Nécrose : rare, elle peut être liée à une infection, un phénomène vasomoteur, ou à la prise de certains médicaments ou toxiques (tabac, cannabis, etc.).

Complications retardées

D’autres complications apparaissent à distance de la greffe et peuvent affecter la qualité de vie du patient :

  • Cicatrices pathologiques : hypertrophiques, chéloïdes ou rétractiles, elles nécessitent une prévention, notamment chez les sujets jeunes, avec une pressothérapie adaptée.
  • Cicatrices dyschromiques : modification de la pigmentation de la peau au niveau du site donneur.
  • Cicatrices instables : elles apparaissent en cas de prélèvements répétés ou étendus avec des réouvertures fréquentes.
  • Alopécie : en cas de prélèvement trop profond sur le cuir chevelu.
  • Cancers cutanés secondaires (très rares) : carcinome basocellulaire et kératoacanthome.
  • Dermatoses tardives : plaques érythémateuses, bulles, érosions et croûtes pouvant survenir des mois ou des années après la greffe (exemples : pustulose érosive, pemphigoïde bulleuse localisée).
  • Lésions sur la zone greffée : si des lésions similaires apparaissent sur la zone receveuse, une biopsie est recommandée pour rechercher un pyoderma gangrenosum superficiel ou une pustulose érosive des membres inférieurs.

Conclusion

La gestion optimale des sites donneurs de greffe est essentielle pour assurer une bonne cicatrisation et éviter les complications. Chaque technique de prélèvement présente ses propres risques, et une surveillance rigoureuse est indispensable pour garantir le meilleur résultat possible.

 

Quelles cicatrices traiter par Laser

Quelles cicatrices peut-on traiter avec un laser ?

Découvrez comment le laser peut corriger divers types de cicatrices et améliorer leur aspect.

Types de cicatrices traitables

 

  • Anomalies de relief
  • Cicatrices déprimées
  • Cicatrices tatouées
  • Cicatrices atrophiques
  • Cicatrices dyschromiques (hyperchromiques/hypochromiques)
  • Cicatrices érythémateuses
  • Cicatrices chéloïdes précoces

Quand intervenir ?

En fin de processus cicatriciel (18 à 24 mois après la blessure).
Selon les spécificités de la cicatrice.

 

Laser et cicatrices en relief

Visage : Laser Erbium YAG ou CO2 (abrasion progressive).
Corps : Laser fractionné ablatif.

 

Cicatrices déprimées

Souvent causées par une perte de substance ou un élargissement cicatriciel.
Chirurgie en priorité.
Laser photo-ablatif complémentaire.
Injection d’acide hyaluronique si nécessaire.

 

Cicatrices tatouées

Surviennent après une chute avec inclusion de corps étrangers (carboné ou tellurique).
Laser Q-switch nano ou pico secondes.
Efface les pigments inclus lors de l’accident.

 

Cicatrices atrophiques

Se caractérisent par un amaincissement du derme.
Laser fractionné pour stimuler le collagène.
Laser CO2 en cas de résultats partiels.

 

Cicatrices hyperchromiques

Hyperpigmentation résultant d’une inflammation, disparaît généralement après quelques mois.
Survient plutôt sur des peaux foncées.
Dépigmentants en premier.
Laser fractionné ablatif ou lumière pulsée si nécessaire.

 

Cicatrices hypochromiques

Liées à un déficit en mélanocytes dermiques et folliculaires.
Lampe ou laser UVB.
Efficace si des mélanocytes subsistent dans la zone.

 

Cicatrices érythémateuses

Laser à colorant pulsé.
Adaptation requise pour les peaux foncées.

 

Cicatrices chéloïdes

Laser précoce associé à compression.
Injections de corticoïdes intra-lésionnelles.

Pansements à base de cellules souches : révolution ou espoir lointain ?

Pansements à base de cellules souches : révolution ou espoir lointain ?

Les cellules souches sont bien connues pour leurs capacité à se transformer en différents tissus notamment en tissu cutané. Elle peuvent aussi sécréter des facteurs de croissance, posant les bases de la médecine régénérative.

les cellules souches pour lesquelles les applications cliniques sont les plus avancées sont les cellules souches mésenchymateuses issues du tissu adipeux ou ADSCs (Adipose-Derived Stem Cells)

En effet le tissu adipeux contient une forte concentration de cellules souches par rapport à d’autres sources. De plus, leur application est simple.
Elle peuvent être prélevées et injectées chez un même patient réduisant la complexité des procédures.
Actuellement elles peuvent aussi être associées à des hydrogel et appliqués dans les plaies ou combinées avec du PRP.

Des essais cliniques sont en cours pour intégrer ces cellules dans des pansements biologiques avec ou sans matrice biologique.


En pratique

L’isolement des cellules souches à partir de graisse nécessite des équipements spécialisés pour obtenir des cellules purifiées et viables. Jusqu’à récemment cela impliquait l’utlisation d’enzymes (comme la collagénase).
Des systèmes portatifs permettent d’isoler ces cellules en salle d’opération grâce à des systèmes mécaniques sans utiliser d’enzymes.

Bien sûr cette approche est plutôt destinée à des plaies complexes.

Des études cliniques récentes ont montré des résultats encourageants :
sur les ulcères du pied diabétique,
sur les plaies radio-induites avec une réduction de la fibrose, de la douleur et une meilleur qualité de la peau.
sur les brûlures graves en limitant le risque de fibrose et l’hypertrophie cicatricielle

La tolérances est bonne avec peu d’effets secondaires.


Les défis

  • Les cellules souches restent très fragiles après prélèvement. Elles sont sensibles aux variations de température et nécessitent d’être transférées rapidement.
  • Le milieu de conservation doit être adapté pour préserver ses propriétés.
  • Le rendement reste faible.
  • La qualité dépend aussi de l’âge et de la santé du donneur
  • Le coût reste élevé et la réglementation est très stricte
  • Les procédures ne sont pas standardisées

    D’autres études sont nécessaires pour évaluer son efficacité et sa sécurité à long terme (risque de cancer?) et développer de nouvelles technologies de préservation.


Conclusion

Bien que les résultats primaires sont encourageants les applications pratiques à grande échelle ne sont pas pour demain

Nouveau pansement non adhésif : quelles améliorations pour les soins de plaies ? »🩹

Nouveau pansement non adhésif : quelles améliorations pour les soins de plaies ? »🩹

Le pansement superabsorbant de Coloplast® vient de sortir sous le nom de BIATAIN SUPERABSORBER®.

Ce dispositif manquait à la gamme de Coloplast® et vient donc la compléter.

Ce pansement non adhésif, sans silicone, offre une absorption importante et une grande conformabilité, comparable à celle de ses concurrents.

Disponible en diverses tailles, il est également remboursé selon les mêmes modalités que les autres produits similaires.

Avantage clé : son interface en polyéthylène permet une application en pansement primaire, réduisant ainsi la douleur lors du retrait.


Quelques points sont à améliorer :

Absence de petite taille (par exemple, 5 x 5 cm).
Pas de version avec bordure siliconée sans silicone sur la surface absorbante, ce qui serait bénéfique pour les zones sacrées, ischiatiques ou trochantériennes.

Retrouvez le avec les tailles sur le cicannuaire (VF)

Accès direct aux infirmiers pour les plaies : révolution ou risque ?

Accès direct aux infirmiers pour les plaies : révolution ou risque ?

Une autonomie nouvelle pour les infirmiers, avec des responsabilités accrues.

Nous nous dirigeons vers un accès direct aux infirmières pour les soins de plaies, grâce à une nouvelle loi en préparation.

👉 Pour les experts en plaies et cicatrisation, c’est une avancée importante ! Elle fluidifiera le parcours de soin et évitera les retards de prise en charge liés aux contraintes d’ordonnance. Cette autonomie accrue porte aussi de nouvelles responsabilités.

Cependant, prudence pour les infirmiers non spécialisés.
Beaucoup n’ont reçu qu’une formation limitée en plaies et cicatrisation durant leurs études.
Sans DPC ou DU en la matière, ils risquent de passer à côté de diagnostics importants : ulcères artériels, ulcères cancéreux, et bien d’autres.
Cela pourrait entraîner des erreurs de prise en charge, comme l’application de contention sur des plaies où elle est contre-indiquée (ex : artérite sévère, plaies pathergiques).

Un mauvais choix de pansement peut même aggraver la plaie.

Un minimum de formation est essentiel pour une prise en charge sécurisée, incluant les cas où l’avis médical est indispensable.

Enfin, je rappelle qu’une expertise sécurisée en plaies et cicatrisation nécessite un travail en binôme entre médecins et infirmiers experts.

Cette collaboration, essentielle pour la sécurité et l’efficacité des soins, peut s’établir en présentiel ou à distance.

👥 Ensemble, pour des soins sécurisés et adaptés.

Pourquoi attendre un poste ? Créez votre propre centre de cicatrisation ! 

Pourquoi attendre un poste ? Créez votre propre centre de cicatrisation ! 

Dans mon précédent post, j’évoquais la difficulté pour les infirmiers experts cliniciens de trouver des postes leur permettant d’exercer pleinement leur spécialité.

Plutôt que d’intégrer des structures existantes, pourquoi ne pas créer votre propre centre de cicatrisation ambulatoire en ville ou dans une clinique ?

Le maillage des centres de plaies est insuffisant sur le territoire français. Il y a donc de réelles opportunités pour créer de nouveaux centres.

L’idée est simple : se rapprocher de médecins qui n’ont pas nécessairement le DU Plaies et Cicatrisation ni d’intérêt particulier pour cette spécialité. Il s’agit de leur présenter un projet de centre de plaies, en insistant sur l’importance de cette initiative face au vieillissement de la population et l’augmentation attendue du nombre de plaies chroniques dans les années à venir.

Le centre serait composé d’un infirmier expert en cicatrisation et d’un médecin référent. Ce dernier accompagnerait l’infirmier en cas de difficultés, serait le prescripteur médical, et ouvrirait les portes à un réseau de médecins et de chirurgiens spécialisés.

Il est important de noter que ce partenariat ne doit pas alourdir la charge de travail du médecin ni nécessiter qu’il obtienne un DU Plaies et Cicatrisation.

Ce centre de plaies pourrait être créé avec un généraliste, un angiologue, un dermatologue ou un chirurgien vasculaire. Les angiologues et chirurgiens vasculaires sont particulièrement réceptifs à ce type de projet, les plaies d’origine vasculaire étant les plus fréquentes.

Officialiser un centre de plaies permettrait également à l’infirmier expert de recruter des patients plus facilement.

Mon conseil : n’hésitez pas à prospecter, à prendre des rendez-vous avec des médecins autour de vous. Le futur des soins en cicatrisation est entre vos mains !

« J’ai réussi mon DU Plaies. Pourtant rien n’a changé »

« J’ai réussi mon DU Plaies. Pourtant rien n’a changé »

Déception, frustration… Ce sont les sentiments de ceux qui, après avoir obtenu leur DU Plaies et Cicatrisation, se rendent compte que rien n’a changé. Malgré leur passion et leurs compétences, ils peinent à trouver un poste pour déployer leur expertise.

Beaucoup aimeraient travailler en consultations spécialisées, mais les places sont rares et chères. Le turn-over est quasi inexistant, et les quelques postes disponibles dans les centaines de centres existants sont déjà pourvus.

Certes, il existe d’autres alternatives : travailler pour un laboratoire, un prestataire de soins à domicile, faire de la formation ou coordonner un réseau. Mais ce n’est pas ce que tous souhaitent.

Créer une consultation de cicatrisation en solo ou en groupe infirmier, c’est un parcours du combattant : difficultés pour intégrer des réseaux, pour obtenir des prescriptions, accéder aux médecins référents, ou tout simplement au dossier médical des patients.

Après avoir échangé avec beaucoup d’entre vous, il apparaît que la solution la plus simple est de se rapprocher d’un médecin ou d’un groupe de médecins en ville. Ils pourraient être actifs dans le projet ou simplement référents en cas de besoin.

Cette approche présente de nombreux avantages : elle élimine le besoin de trouver un médecin prescripteur, ouvre les portes des réseaux de spécialistes, et simplifie le parcours du patient. Avec un médecin, vous pouvez constituer un centre de plaies de premier recours !

Si vous vous reconnaissez dans cette situation ou si vous connaissez quelqu’un qui pourrait être concerné, n’hésitez pas à forwarder ce post. Ensemble, faisons en sorte que plus de professionnels de la cicatrisation trouvent leur place ! 👍🔄

Experts plaies : obtenez vos prescriptions médicale à temps !

Experts plaies : obtenez vos prescriptions médicale à temps !

« D’après vous, qu’est-ce qui prend le plus de temps : recevoir une prescription médicale ou monter l’Everest ? 🏔️

Moi, j’ai ma petite idée… 😜 »

Vous connaissez le scénario :

Vous demandez une ordonnance.

Silence radio.

Vous relancez.

Toujours rien.

Vous finissez par vous demander si le médecin est en vacances.

Et là, vous vous retrouvez à jouer les détectives pour savoir quel canal utiliser : SMS, email, pigeons voyageurs ?

Bonne nouvelle, j’ai préparé un petit guide pour éviter ces courses contre la montre et recevoir vos prescriptions (plus vite que la lumière ?).

En tant qu’expert en plaies, il est souvent difficile d’obtenir rapidement une prescription de la part d’un médecin correspondant. Ce retard peut entraîner des conséquences importantes dans la prise en charge des patients.

 

🚨 Un problème fréquent

 

Les prescriptions manquantes provoquent souvent des retards dans les traitements tels que :

  • Soins infirmiers
  • Examens complémentaires (prise de sang, Doppler, prélèvement bactériologique)
  • Orientation vers un spécialiste
  • Accès au dossier médical du patient

Conséquences des retards

Il arrive que vous deviez relancer plusieurs fois ou même vous déplacer en personne pour obtenir l’ordonnance.

 

Comment communiquer efficacement avec votre médecin correspondant

 

Chaque médecin a ses habitudes de communication :

  • e-mail,
  • téléphone fixe ou mobile,
  • SMS,
  • WhatsApp ou autres réseaux sociaux
  • ou messagerie sécurisée.

Utilisez le bon canal pour éviter l’échec.
Prenez toujours note des préférences de communication du médecin, car utiliser le mauvais canal peut entraîner des retards.

 

La meilleure stratégie

 

Contactez le secrétariat du médecin et demandez :

« Par quel moyen puis-je joindre le Dr X en cas d’urgence ? »

Si la secrétaire hésite, proposez-lui différents moyens de contact.

Les médecins réagissent souvent rapidement en cas d’urgence.

 

Comment formuler votre demande de prescription

 

Utilisez le canal de communication préféré du médecin.
Exprimez un sentiment d’urgence.
Soyez précis.

Exemple 1 :

« Cher Docteur X, pourriez-vous m’envoyer une prescription pour commencer les soins infirmiers de Madame Z le plus rapidement possible ? Voici le modèle pour éviter tout rejet par la Sécurité Sociale. »

Utilisez un ton respectueux pour garantir une communication fluide avec votre médecin correspondant :

 

Exemple 2 : sur un ton de suggestion

« Cher Docteur X, Madame Y n’a jamais eu d’exploration vasculaire, et je suis inquiet. Je ne retrouve pas ses pouls au niveau de sa cheville. Ne serait-il pas utile de prescrire un Doppler artériel ? Pouvez-vous me l’envoyer ou préférez-vous lui transmettre directement ? »

 

Exemple 3 : toujours sur un ton de suggestion

« Cher Docteur X, Madame Y présente un œdème sévère à la jambe, ce qui entraîne beaucoup de fibrine dans sa plaie. Ne pensez-vous pas qu’une compression serait nécessaire ? Le système Z pourrait convenir à sa situation. Pourriez-vous m’envoyer une ordonnance ? »

 

Si vous n’obtenez pas de réponse

 

Si le médecin ne répond pas sous 24-48 heures, envoyez un rappel poli.

Première relance :

« Cher Docteur X, je me permets un petit rappel concernant Madame Y. Elle a toujours besoin d’une ordonnance pour des bandes de compression. Je crains que la situation ne s’aggrave. Pourriez-vous m’envoyer la prescription rapidement ? »

Si cela ne fonctionne toujours pas, essayez une deuxième fois :

Deuxième relance :

« Cher Docteur X, je suis toujours en attente de votre prescription. Madame Y souffre, et la contention pourrait la soulager. Je vous remercie de m’envoyer une ordonnance dès que possible. »

 

Conclusion

 

Ces stratégies peuvent vous aider à accélérer le processus de prescription. N’hésitez pas à partager vos propres astuces dans les commentaires !

 

Ulcère : ne pas passer à côté de l’insuffisance veineuse fonctionnelle

Ulcère : ne pas passer à côté de l’insuffisance veineuse fonctionnelle

L’ulcère veineux fonctionnel peut se cacher derrière une imagerie normale, mais ses conséquences sont bien réelles. Découvrez comment éviter ce piège fréquent en posant les bonnes questions et en réalisant un diagnostic clinique minutieux

se définit comme une absence de lésions veineuses profondes ou superficielles.
Les examens d’imagerie comme l’échographie doppler veineux des MI ne retrouvent pas d’anomalies.

Tout comme l’insuffisance veineuse classique, l’insuffisance veineuse fonctionnelle entraîne une hyperpression veineuse dans les membres inférieurs avec des conséquences similaires (douleurs, ulcères et œdèmes).

Peut aussi aggraver une insuffisance veineuse ou veino-lymphatique lésionnelle préexistante.

Quelles en sont les causes ?

Les principales causes d’hyperpression veineuse incluent :

  • l’obésité
  • la chirurgie de hanche de genou et de cheville
  • les troubles de la marche
  • la sédentarité
  • l’ankylose de cheville, la déformation de cheville permanente
  • l’orthostatisme prolongé

L’obésité provoque une hyperpression veineuse dans les membres inférieurs.
De même, une personne debout, assise trop longtemps ou piétinant toute la journée développera aussi une hyperpression veineuse.

La chirurgie de la hanche, du genou ou de la cheville peut causer des perturbations importantes du retour veineux.
De même que l’ankylose ou les déformations permanentes de la cheville (ex. : pied en varus équin irréductible).

Les troubles de la marche, comme un déficit de pression au niveau du mollet ou un mauvais appui plantaire, entraînent une mauvaise chasse veineuse.
De même, un patient sédentaire marchant moins de 30 minutes par jour peut développer une insuffisance veineuse ou veino-lymphatique fonctionnelle avec des œdèmes.

Bilan

Pour identifier une insuffisance veineuse fonctionnelle, il est essentiel de poser les bonnes questions lors de l’interrogatoire et de réaliser un examen clinique minutieux.

Parfois, l’insuffisance veineuse fonctionnelle est difficile à détecter, car l’œdème peut être absent lors de la consultation.
Dans ce cas, demander au patient s’il ressent des jambes lourdes, des douleurs en fin de journée, ou s’il observe un gonflement des chevilles ou des œdèmes en fin de journée, des signes qui orientent vers une insuffisance circulatoire.

Les ulcères veineux fonctionnels, comment les reconnaître ? 🩺

Les ulcères liés à l’insuffisance veineuse fonctionnelle ressemblent beaucoup aux ulcères veineux classiques. Leur apparence et leur localisation sont similaires. Ils peuvent être accompagnés de signes cutanés classiques compliquant l’insuffisance veineuse comme l’atrophie blanche ou la dermite ocre.

Le piège ? Pas de lésions visibles à l’échographie.

Comment traiter ces ulcères ? 🛠️

Le traitement est identique à celui des ulcères veineux classiques :
Contention et compression adaptées
Mesures d’hygiène (Repos avec jambes surélevées, Arrêt du piétinement ou des stations debout prolongées 🚶‍, etc…)
Lavage, détersion et pansements appropriés

Le piège à éviter ⚠️

Imaginez : une personne âgée, vivant seule, avec un petit ulcère douloureux au niveau de la cheville, mais sans œdème visible. On lui prescrit simplement un pansement, mais pas de contention. Pourtant, en posant les bonnes questions, on aurait su qu’elle reste assise toute la journée dans son fauteuil, avec des chevilles qui gonflent en fin de journée… Une contention aurait résolu le problème.

Conclusion

Posons les bonnes questions pour identifier l’insuffisance veineuse fonctionnelle.

Un ulcère lié à l’insuffisance veineuse fonctionnelle nécessite toujours une contention adaptée.

Si un ulcère des membres inférieurs à fond fibrineux n’a pas d’explication inflammatoire (comme une infection, artériopathie, hyperappui, prise de médicaments, allergie, etc.) et qu’aucune lésion veineuse n’est visible à l’imagerie, il faut suspecter une hyperpression veineuse fonctionnelle.

Pansements humidifiés : la confusion persiste

Pansements humidifiés : la confusion persiste

Il y a quelques mois, j’avais publié un post sur l’humidification systématique des alginates de calcium. La plupart des experts avaient indiqué que cette pratique n’était nécessaire que dans certaines circonstances.

Pourtant, ce discours continue d’être relayé par certains représentants commerciaux. Cela génère de la confusion, notamment avec les hydrofibres, dont l’apparence et la texture sont parfois similaires aux alginates.

Résultat ? Certains pensent à tort qu’il faut humidifier entièrement les hydrofibres avant application, comme pour les alginates de calcium. Cela peut entraîner des risques importants de macération.

📋 Un exemple récent : J’ai vu la semaine dernière un patient de 59 ans souffrant de mycoses interdigitales importantes après avoir porté des bottes pendant une longue période. Des hydrofibres humidifiés avaient été appliqués, provoquant une dermite étendue sur l’avant-pied avec une colonisation bactérienne importante.

À première vue, on aurait pu croire à une neuropathie diabétique périphérique tant la plaie était grave. Heureusement, ce n’était pas le cas, car cela aurait pu mener à une amputation transméta-tarsienne.

Cet exemple illustre les conséquences graves qu’un discours commercial répété peut avoir en semant la confusion dans l’esprit des professionnels de santé.

⚠️Il est crucial de rester vigilant face aux informations relayées et de s’assurer que nos pratiques sont adaptées à chaque type de pansement.

Les indicateurs clés d’une infection de plaie

Les indicateurs clés d’une infection de plaie

Diagnostic avant tout clinique

Le diagnostic d’une infection de plaie repose principalement sur des critères cliniques. Cependant, la documentation bactériologique est nécessaire pour confirmer l’infection.
Uun bilan biologique peut également être requis pour affiner le diagnostic comme par exemple le pied diabétique ou en cas de doute.

Critères cliniques

Il est essentiel de savoir repérer les signes cliniques qui suggèrent une infection de plaie. Voici les principaux critères classiques à surveiller :

  • Cellulite (rougeur, chaleur, œdème)
  • Abcès
  • Écoulement (pus, séro-purulent, pus avec du sang)

Critères additionnels

Outre les critères classiques, certains signes supplémentaires doivent attirer l’attention, notamment :

  • Retard ou arrêt de la cicatrisation
  • Dégradation brutale de la plaie
  • Augmentation des exsudats
  • Augmentation de la douleur
  • Odeur anormale
  • Coloration anormale du lit de la plaie ou changement de couleur
  • Tissu de granulation friable, saignant facilement

Ces signes peuvent indiquer une infection qui nécessite une prise en charge rapide et adaptée.

Cas particuliers : le pied diabétique

Pour les patients atteints de diabète, certains signes spécifiques peuvent orienter vers une infection de plaie :

  • Douleur, alors que le pied diabétique est normalement insensible
  • La Nécrose est à la fois un signe d’infection et d’ischémie
  • Contact osseux, qui doit être considéré comme une ostéite jusqu’à preuve du contraire

Infections sur matériel

Lorsqu’une plaie est en contact avec du matériel, il est important de surveiller certains signes qui peuvent indiquer une infection :

  • Présence d’un granulome inflammatoire hyperplasique, aussi appelé botryomycome ou granulome pyogénique
  • Écoulement chronique sur fistule
  • Contact avec du matériel sur une plaie chronique, considéré comme une infection sur matériel jusqu’à preuve du contraire

Ulcère artériel

L’infection d’un ulcère artériel peut aussi être signalée par :

  • Une nécrose sèche qui devient humide
  • Une nécrose extensive

Conclusion

L’identification rapide des signes cliniques d’une infection de plaie permet d’adapter le traitement et d’améliorer les chances de guérison. N’hésitez pas à contacter un professionnel de santé en cas de doute ou de symptômes alarmants.

Pour plus de conseils et d’informations sur la cicatrisation des plaies,  contactez moi directement via la messagerie.

Plaie chronique : quand demander un avis médical ?

La gestion des plaies peut parfois être délicate, notamment lorsqu’elles ne guérissent pas dans un délai habituel. Il est crucial de savoir à quel moment consulter un professionnel de santé pour obtenir un avis médical. Voici les principaux points à considérer :

La localisation

Certaines localisations des plaies nécessitent une attention particulière. Même si une plaie semble superficielle, elle peut nécessiter un avis médical, notamment :

  • Toute plaie située sur la main, en raison de la complexité de cette zone.
  • Les plaies profondes qui atteignent des structures comme l’os, les tendons, les muscles, les vaisseaux sanguins ou les nerfs.
  • Les plaies persistantes sur des zones inhabituelles comme la tête, le cou, le visage, les membres supérieurs ou le tronc.
  • Toute plaie avec exposition de matériel (ex. matériel chirurgical ou prothèse).
  • Les brûlures sur des zones fonctionnelles ou esthétiques, qui peuvent compromettre la fonction ou l’apparence.

Le contexte

Le contexte dans lequel la plaie est apparue joue également un rôle majeur dans la nécessité de consulter un médecin :

  • Les plaies multiples qui ne cicatrisent pas chez un patient jeune.
  • Les plaies extensives survenant après un traumatisme.
  • Les plaies apparues après un retour de voyage, notamment en provenance de pays exotiques.
  • Toute brûlure, même petite ou superficielle, qui ne cicatrise pas après trois semaines.
  • Les plaies du pied chez une personne diabétique, qui sont particulièrement à risque.
    Toute plaie douloureuse nécessite également une évaluation.
  • Toute plaie associée à de la fièvre, un signe d’infection sous-jacente.
  • Les plaies survenant suite à une morsure animale.

La notion de temps

La durée pendant laquelle une plaie persiste est un indicateur clé :

  • Une plaie présente depuis plus de six semaines sans soins infirmiers doit susciter l’inquiétude.
  • L’absence d’amélioration d’une plaie après un mois de soins infirmiers bien conduits doit également inciter à consulter.
  • Une dégradation brutale de la plaie ou une progression rapide nécessite une prise en charge immédiate.

L’aspect de la plaie

L’aspect visuel de la plaie est souvent révélateur de sa gravité :

  • Une plaie recouverte d’une plaque noire ou nécrosée, en particulier sur un membre inférieur, nécessite une attention particulière.
  • Les plaies multiples recouvertes d’une plaque noire ou présentant une nécrose (fond noir) doivent également être surveillées de près.
  • Les plaies qui bourgeonnent excessivement, prenant un aspect de « chou-fleur », peuvent indiquer une anomalie dans le processus de cicatrisation.
  • Toute plaie d’aspect atypique ou « bizarre » dans sa forme ou ses bordures nécessite une évaluation par un professionnel de santé.

Si vous avez des questions ou des doutes concernant une plaie qui tarde à guérir, n’hésitez pas à me contacter via la messagerie e-medicica.

Crème à l’Aloe Vera en cicatrisation

Crème à l’Aloe Vera en cicatrisation

L’aloe vera, aux multiples vertus médicinales, pourrait être un allié dans la prise en charge des plaies. Hydratant, anti-inflammatoire et antimicrobien, il stimule la cicatrisation. Des études cliniques confirment son efficacité, notamment sur les plaies chirurgicales et les brûlures.

L’aloe vera est une plante très à la mode, reconnue pour de multiples propriétés médicinales. Son utilisation en crème peut être intéressante dans la prise en charge des plaies.

🟢 Propriétés de l’Aloe Vera :

Hydratation Intense : L’aloe vera est connu pour être fortement hydratant, ce qui est important pour maintenir un environnement optimal pour la cicatrisation des plaies.

Anti-inflammatoire : Ses propriétés anti-inflammatoires aident à réduire l’inflammation et la douleur associées aux plaies.

Antimicrobien : Il possède des effets antimicrobiens qui peuvent prévenir les infections.

Stimulation de la Production de Collagène : L’aloe vera favorise la synthèse du collagène, essentiel pour une cicatrisation rapide et efficace.

🔍 Études Cliniques :

Des recherches cliniques ont confirmé l’efficacité de l’aloe vera dans la cicatrisation des plaies :

Étude de 2018 : Une étude publiée dans le Journal of Clinical Nursing a démontré que l’application d’une crème à l’aloe vera sur des plaies chirurgicales a réduit significativement le temps de cicatrisation par rapport au groupe témoin utilisant une crème placebo.

Recherche en 2020 : Une autre étude publiée dans l’International Wound Journal a révélé que les patients utilisant une crème à base d’aloe vera pour traiter les brûlures de second degré ont montré une amélioration notable dans la réduction de la douleur et du temps de guérison par rapport à ceux utilisant des traitements standards comme la sulfadiazine argentique.

Il n’y a pour l’instant pas d’études sur les plaies chroniques. L’aloe vera pourrait être une piste intéressante.

Tour d’horizon des ulcères de jambe méconnus

Tour d’horizon des ulcères de jambe méconnus

En dehors des principaux ulcères, comme les ulcères veineux et artériels, ainsi que des ulcères liés à des micro-angiopathies comme l’angiodermite nécrotique, il existe d’autres causes d’ulcères.

Découvrez les différents types d’ulcères en fonction de leur fréquence de survenue.

Plongez dans ce carrousel d’été et élargissez ou révisez vos connaissances médicales !

Quelle est l’influence des troubles thyroïdiens sur la cicatrisation ?

Quelle est l’influence des troubles thyroïdiens sur la cicatrisation ?

Les troubles thyroïdiens influencent la cicatrisation en modifiant le métabolisme cellulaire et la qualité des tissus. L’hyperthyroïdie peut accélérer la guérison mais fragiliser les cicatrices, tandis que l’hypothyroïdie ralentit la réparation et favorise des cicatrices plus épaisses.

Le dysfonctionnement thyroïdien peut avoir un impact significatif sur la cicatrisation et la qualité des cicatrices.

Hyperthyroïdie

L’hyperthyroïdie, caractérisée par une production excessive d’hormones thyroïdiennes, peut :

  • Accélérer le métabolisme cellulaire 🏃‍♂️, favorisant ainsi la cicatrisation, mais rendant les tissus plus fragiles et augmentant le risque de complications telles que les déchirures et les infections.
  • Altérer la synthèse du collagène, entraînant des cicatrices de moindre qualité, plus fragiles et plus susceptibles de se déchirer.
  • Augmenter la sudation et la température corporelle, provoquant une déshydratation des tissus, ralentissant le processus de cicatrisation et augmentant le risque d’infection.

Hypothyroïdie

L’hypothyroïdie, caractérisée par une production insuffisante d’hormones thyroïdiennes, peut :

  • Ralentir le métabolisme cellulaire, retardant ainsi le processus de cicatrisation.
  • Altérer la vascularisation des tissus, réduisant l’apport en nutriments et en oxygène nécessaires à la réparation tissulaire, ce qui ralentit également la cicatrisation.
  • Modifier la composition du tissu conjonctif, favorisant la formation de cicatrices chéloïdes ou hypertrophiques.

Il est important de souligner que l’impact des troubles thyroïdiens sur la cicatrisation dépend de facteurs individuels tels que la sévérité de la maladie, la durée et l’efficacité du traitement pour rétablir un équilibre hormonal, l’état général du patient et les comorbidités associées.

Recherche actuelle

Actuellement, des recherches sont menées pour évaluer si l’application topique d’hormones thyroïdiennes pourrait stimuler la cicatrisation des plaies.

Plaie du talon : comment un pansement non remboursé a fait la différence

Plaie du talon : comment un pansement non remboursé a fait la différence

Avez-vous déjà rencontré une situation médicale qui semble sans issue ? 🚑

Voici l’histoire d’un patient souffrant d’une plaie postérieure au talon gauche causée par l’excès de corne sur un terrain d’œdème lymphatique majeur des membres inférieurs.
Ses jambes, rappelant le Bibendum, témoignent de nombreuses années de contention par bas, sans amélioration de l’œdème. La plaie, bordée d’hyperkératose et suintant abondamment, ne cessait de se dégrader, atteignant presque le calcaneum. Colonisée par du tissu fibrino-nécrotique et accompagnée d’une odeur désagréable, elle provoquait une douleur permanente, gênant sa marche.

Malgré son refus de changer de traitement ou d’entamer une réduction de l’œdème par hospitalisation, une solution a été trouvée. Un pansement à base de CMC + ions argent et EDTA a été proposé, bien que non remboursé.
En l’appliquant au fond de la plaie, suivi d’un pansement standard à la CMC, des résultats spectaculaires ont été observés en seulement 15 jours. La plaie s’est comblée, devenant superficielle sans odeur ni douleur, et les exsudats ont nettement diminué.
Bien qu’il reste du chemin à parcourir, le patient est désormais très satisfait du résultat. 🎉

Cette histoire montre qu’une situation apparemment inextricable peut se résoudre avec la bonne approche. Si vous rencontrez des défis similaires, explorez toutes les options avant de perdre espoir.

En quoi l’Obésité Retarde-t-elle la Cicatrisation ?

En quoi l’Obésité Retarde-t-elle la Cicatrisation ?

Imaginez-vous en pleine randonnée en montagne. Vous marchez depuis des heures et soudain, vous vous blessez. Une petite plaie apparaît, suffisamment importante pour nécessiter des soins. Mais au lieu de se refermer rapidement comme à l’habitude, elle tarde à cicatriser. Pour les personnes obèses, ce scénario est malheureusement trop fréquent. Pourquoi cela arrive-t-il ?

La Diminution de la Perfusion Sanguine 🩸

L’excès de tissu adipeux agit comme une barrière, comprimant les vaisseaux sanguins. Les nutriments et l’oxygène peinent à atteindre leur destination. La plaie, en manque de ces ressources vitales, mettra bien plus de temps à guérir.

 

L’Inflammation Chronique 🔥

L’obésité s’accompagne souvent d’une inflammation systémique, comme un feu qui couve en permanence. Ce feu perturbe la réponse immunitaire, prolonge la phase inflammatoire de la cicatrisation et empêche la progression vers la phase de prolifération cellulaire et de maturation des tissus.

 

L’Altération de la Production de Collagène

Le collagène, cette protéine structurelle qui rend nos cicatrices solides, est en défaut chez les personnes obèses. Elle entraîne des cicatrices plus faibles et plus fragiles, plus susceptibles de se rouvrir ou de se dégrader.

 

L’Augmentation du Risque d’Infection 🦠

L’excès de poids crée un terrain fertile pour les bactéries. La peau, plus humide et avec une fonction immunitaire altérée, devient un terrain propice aux infections. Ces infections ralentissent encore plus la cicatrisation.

 

Le Diabète de Type 2 🍬

L’obésité est souvent le prélude au diabète de type 2. L’hyperglycémie chronique associée perturbe la production de collagène et la fonction des cellules immunitaires, retardant la cicatrisation et augmentant le risque de complications comme les infections et les ulcères chroniques.

 

L’Immobilité et les Soins de la Plaie

Le poids excessif limite souvent la mobilité, rendant les soins des plaies plus difficiles. Imaginez essayer de traiter une plaie difficile à atteindre, chaque mouvement étant un effort. L’immobilité peut également provoquer des escarres, ajoutant une couche de complication.

 

Les Études et Données Scientifiques

De nombreuses études ont révélé ces impacts.
Par exemple, « Diabetes Care » a démontré que les patients obèses diabétiques cicatrisaient beaucoup plus lentement que leurs homologues non obèses et non diabétiques.
« Advances in Wound Care » a aussi mis en lumière que l’excès de tissu adipeux entrave la formation de nouveaux vaisseaux sanguins, essentiels à la cicatrisation.

 

Conclusion

L’obésité, c’est comme marcher avec un poids supplémentaire dans une randonnée déjà difficile. Elle retarde la guérison, augmente le risque de complications et nécessite une attention particulière. Une approche multidisciplinaire est essentielle pour aider ces patients à retrouver une meilleure santé et une cicatrisation plus efficace.

Quand les Superabsorbants Ne Tiennent Plus Leurs Promesses

Quand les Superabsorbants Ne Tiennent Plus Leurs Promesses

Depuis quelques années, nous avons vu apparaître des gammes de super absorbants avec une interface siliconée couvrant toute la surface du pansement.

Deux objectifs étaient visés :

  • Transformer le pansement super absorbant en un pansement primaire, pouvant être appliqué directement sur la plaie pour éviter la multiplication des pansements.
  • Faciliter le travail des infirmières en maintenant le pansement en place le temps de préparer le complément de soin, notamment les bandages à poser.

Sur le papier, l’idée semblait parfaite. 😌 Mais, en réalité, ces pansements se révèlent problématiques. Certains ont un maillage si étroit qu’il ne s’élargit qu’après plusieurs jours, alors que le pansement devrait déjà être changé. D’autres sont équipés de mini perforations pour laisser passer les exsudats.

En testant ces nouvelles gammes, je me suis retrouvé plusieurs fois confronté à des problèmes de macération, de dermite périphérique et de colonisation critique sur des plaies fortement exsudatives. Face à ces défis, j’ai dû revenir aux superabsorbants classiques. 😔

C’est vraiment dommage, car ces pansements sont censés exceller dans l’absorption. Avec le temps, certains fabricants ont compris la situation et ont repositionné leurs super absorbants siliconés vers le segment des hydrocellulaires pour les plaies peu à moyennement exsudatives.

À plusieurs reprises, j’ai recommandé aux fabricants de créer un pansement superabsorbant avec une simple bordure adhésive siliconée, sans recouvrir toute la surface. Cela permettrait de conserver toutes les propriétés d’absorption. Ce serait particulièrement utile pour les escarres du sacrum ou d’autres plaies cavitaires. Aujourd’hui, sans une bande de contention, utiliser un superabsorbant efficace nécessite souvent l’ajout d’un hydrofilm ou d’un hydrocellulaire siliconé pour maintenir le tout. Et cela a un coût. 💸

Nous avons besoin de voir un changement.

Quel pansement mettre sur un ongle incarné ?

Quel pansement mettre sur un ongle incarné ?

Peut-on mettre un hydrocolloïde sur un ongle incarné ?
Découvrez les pansements adaptés pour soigner un ongle incarné, les erreurs à éviter et des conseils pour une cicatrisation optimale après une chirurgie.

L’autre jour, une podologue m’a posé cette question intrigante. On parle souvent de protocoles variés entre les podologues, les infirmiers, les médecins et les chirurgiens : hydrocellulaires, tulles et interfaces, alginates de calcium, hydrofibres, etc. Pourtant, les résultats restent souvent très aléatoires.

Je me suis alors demandé : Quel(s) pansement(s) utiliser pour un ongle incarné, que ce soit pour des soins locaux ou après une chirurgie ? Et surtout, quels pansements doit-on éviter ? 🤔

Les ongles incarnés résultent souvent d’une prédisposition génétique couplée à une pression externe excessive. Cela crée un conflit douloureux entre les bords de l’ongle et les tissus environnants. Ces situations peuvent s’aggraver avec la transpiration et la macération, allant d’une simple rougeur à la formation d’un granulome inflammatoire purulent, accompagné de douleurs et d’un bourrelet recouvrant l’ongle.

Il apparaît clairement qu’il ne faut pas utiliser de pansements favorisant un milieu humide. Cela risque d’aggraver la situation, avec un risque d’infection et de croissance d’un granulome ou d’un bourrelet. En post-opératoire, on constate parfois l’apparition d’un nouveau granulome, dû au choix du pansement. Un milieu humide est à proscrire ! 🚫

Contrairement aux plaies chroniques où la cicatrisation en milieu humide est recommandée, pour l’ongle incarné, il faut maintenir un milieu aussi sec que possible.
Les pansements les plus adaptés sont les alginates de calcium purs. Évitez les hydrofibres, qui se gélifient et entraînent une humidité persistante, ainsi que les hydrocolloïdes, hydrocellulaires, interfaces et tulles. Les compresses non tissées contenant de la viscose et du polyester ne sont pas non plus indiquées.

À la maison, si la plaie suinte peu, laissez l’orteil à l’air libre et portez des tongs ou des claquettes. Pour sortir, un alginate de calcium maintenu avec du sparadrap ou une bande auto-adhésive aérée suffit. Évitez surtout les compresses non tissées.

En post-opératoire, même approche : utilisez des alginates de calcium purs jusqu’à ce qu’il n’y ait presque plus d’exsudats, puis laissez l’orteil à l’air. Les croûtes qui se forment ralentissent la cicatrisation et préviennent la formation de granulomes ou de bourrelets.

Pseudomonas : Quand la « pseudo-menace » des greffes devient réelle 😷

Pseudomonas : Quand la « pseudo-menace » des greffes devient réelle 😷

L’infection post-greffe cutanée est la hantise du chirurgien. C’est la principale complication, en dehors de l’absence de prise de greffe. Les équipes de chirurgiens plasticiens qui prennent en charge des grands brûlés en savent quelque chose 🔥.

 

Dans le domaine des plaies chroniques, que je connais bien, il y a un phénomène particulièrement agaçant. Permettez-moi de vous raconter l’histoire de l’un de mes patients 🏥.

 

Il s’agit d’un homme d’une soixantaine d’années, avec un ulcère veineux récalcitrant depuis plus de six mois ⏳. Après avoir été suivi en ambulatoire par son médecin généraliste et ses infirmières, il arrive dans notre service. Malgré tous les soins et bilans, sa plaie n’a pratiquement pas évolué en un mois.

 

Nous décidons alors, avec son accord, de tenter une greffe. Nous optons pour une greffe en pastille et fragmentaire à la lame froide. La plaie est propre, suffisamment bourgeonnante pour l’envisager rapidement 💉.

 

Juste après l’opération, le résultat semble prometteur. À J4, les greffons commencent à bien prendre, prenant une teinte rosée, signe de guérison 🌸. Mais au bout de huit jours, une mauvaise surprise nous attend : le pansement commence à verdir, et les greffons se rétractent. Chaque jour, les greffons semblent être grignotés, jusqu’à être complètement chassés, laissant la plaie inflammatoire ⚠️.

 

Le coupable ? Une colonisation au Pyocyanique, ou Pseudomonas aeruginosa. Invisible au départ, ce germe prospère dans l’environnement humide créé par la greffe et les pansements maintenus plusieurs jours 🔬.

 

Ce problème est rare sur des plaies bien bourgeonnantes. Mais il faut rester vigilant sur celles qui le sont moins. Cette mésaventure m’est arrivée plusieurs fois. Désormais, j’effectue systématiquement des prélèvements bactériologiques préopératoires pour analyser la flore de ce type de plaie 🧫.

 

Grâce à ces précautions, j’ai pu reporter plusieurs greffes. Les analyses révélaient la présence de Pseudomonas aeruginosa, invisible cliniquement. Après un traitement local avec une solution antibiofilm, une meilleure gestion des exsudats, des pansements antibactériens, une détersion complémentaire et parfois une électrostimulation, nous parvenons généralement à l’éliminer 🧴. Je fais toujours un contrôle avant de lancer la greffe.

 

Parfois, une antibiothérapie orale est nécessaire, bien que les résistances croissantes du germe compliquent les choses 💊.

 

Faites Connaître votre Expertise et Boostez votre Réseau Médical 

Faites Connaître votre Expertise et Boostez votre Réseau Médical 

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un problème courant.

De nombreux infirmiers spécialisés, qu’ils soient en cicatrisation ou dans d’autres domaines, ont du mal à communiquer avec les médecins et à élargir leur réseau professionnel. 📞 Obtenir des rendez-vous avec des spécialistes ou des examens complémentaires comme un Doppler artério-veineux des membres inférieurs ou une radiographie est souvent un véritable défi. 😓

La bonne nouvelle ? Il existe une solution simple et efficace : les comptes rendus de consultation. 📄 Pour les médecins, c’est le premier canal de communication. 📢

L’envoi régulier de comptes rendus est un excellent moyen de faire connaître et reconnaître votre expertise. 🌟

Un compte-rendu de consultation, c’est bien plus qu’un simple rapport :
Carte de visite : Le médecin a vos coordonnées sous la main. 📇
Flyer de présentation : Le médecin découvre vos compétences et services. 💼

Tous les médecins vous le diront : envoyer des comptes rendus à divers correspondants booste considérablement votre clientèle. 📈

Bien sûr, cela demande un peu de temps, mais les résultats en valent la peine. ⏳

En communiquant régulièrement avec différents médecins, vous allez ouvrir des portes : obtenir des rendez-vous plus facilement, améliorer le suivi des patients, et fluidifier le parcours de soins. 🚪
En envoyant des comptes rendus aux médecins qui vous connaissent déjà, vous restez présent dans leur esprit. 💭
En envoyant régulièrement des comptes-rendus, vous consolidez une relation de confiance avec vos correspondants. 🤝
Lorsqu’ils auront un patient avec des problèmes de cicatrisation ou autre, ils penseront immédiatement à vous. 🔄 En envoyant des comptes rendus à de nouveaux contacts, vous faites découvrir votre expertise et gagnez de nouveaux correspondants réguliers. 🌐

Intéressé par cette stratégie gagnante ? Découvrez dès maintenant notre programme de formation. 📚 : ici

Le Pouvoir des Soins Simples : une Leçon de Guérison

Le Pouvoir des Soins Simples : une Leçon de Guérison

Imaginez une patiente de 87 ans, entrant dans une institution médicalisée. Dès son arrivée, elle présente un ulcère circonférentiel à la jambe droite, accompagné d’un léger œdème. C’est une conséquence de son insuffisance veino-lymphatique. Ne marchant plus, elle reste assise dans son fauteuil roulant, mais parvient encore à faire des transferts. Avec quelques troubles cognitifs, elle suit une corticothérapie à long terme pour une polyarthrite rhumatoïde déformante. Le bilan vasculaire est rassurant : ni AOMI, ni insuffisance veineuse superficielle ou profonde. Mais elle est dénutrie. 🍽️

 

On décide de mettre en place une contention par kit multitype, avec une protection cutanée, car sa peau est très fine et fragile. 🩹 Malgré ces précautions, les infirmières découvrent une exposition du tendon tibial antérieur sur 3 cm. Le tendon est bien visible. 👀

 

Ce type de cas n’est malheureusement pas rare. Prendre en charge une telle plaie est un véritable défi. Le tendon, mal vascularisé, est difficile à couvrir. Il peut facilement s’infecter ou nécroser s’il s’assèche. On envisage souvent des traitements de seconde ligne comme la thérapie par pression négative, l’électrostimulation, le PRP, les matrices dermiques, voire une chirurgie de recouvrement. L’immobilisation est également souvent nécessaire. 🚑

 

À l’examen, une surprise : le tendon est sain. Il n’est ni sec, ni jaunâtre. La bordure et la périphérie ulcérée ne montrent aucun signe d’infection. Lors de la détersion tangentielle au ciseau, un micro-saignement apparaît rapidement. 💉

 

Compte tenu de la mobilité réduite de la patiente, nous faisons un choix : ne pas l’immobiliser davantage. Nous décidons de maintenir la contention actuelle, sans trop serrer. Un tulle gras en double couche est appliqué sur la zone du tendon, le tout recouvert avec un pansement hydrofibre pour l’ulcère périphérique. Les infirmières, avec une régularité exemplaire, procèdent à une détersion tangentielle du tendon jusqu’à obtenir un micro-saignement. 🏥

 

Un mois passe. Le tendon, autrefois exposé, est maintenant complètement recouvert d’un tissu de granulation. 🎉

 

La morale de cette histoire ? Parfois, il suffit de prendre le temps de réfléchir pour simplifier des plaies complexes. Pas besoin de techniques lourdes ou d’hospitalisation. Juste une approche réfléchie et soignée. 🌿

Quel est le secret des infirmiers experts plaies les plus sollicités ? Quelle est la clé de leur succès ?

Quel est le secret des infirmiers experts plaies les plus sollicités ? Quelle est la clé de leur succès ?

Un jour, en discutant avec un infirmier expert sur les défis quotidiens liés à la cicatrisation, il m’a confié : « J’aimerais vraiment savoir rédiger un compte-rendu, » m’a-t-il avoué avec une pointe de frustration. « Je ne sais pas comment faire, et c’est un vrai problème pour communiquer avec mes médecins prescripteurs. » 💬🏥

Sur le moment, j’étais surpris. En tant que médecin, la rédaction de compte-rendu m’a toujours semblé évidente. Dès l’internat, c’est un exercice quotidien. Mais il m’apparaissait clair que pour les infirmiers experts, ce n’était pas une routine intégrée à leur formation. 📝🎓

Cette conversation m’a ouvert les yeux. Au fil de nombreux autres échanges, j’ai découvert que beaucoup d’infirmiers partageaient cette difficulté, ce qui les empêchait de mettre en valeur leur expertise et d’étendre leur réseau professionnel, pénalisant ainsi leur activité. 🌐📈

Moi-même, en envoyant quotidiennement des rapports sur la cicatrisation de mes patients, j’ai pu constater combien cela a enrichi mon activité, en élargissant mon réseau et en renforçant ma réputation dans ma région. 📊🚀

Le compte-rendu n’est pas juste un rapport ou une formalité; c’est un moyen très puissant de faire reconnaître votre expertise, un pilier de communication avec le corps médical, et une stratégie pour contourner toute problématique de publicité. 🌟📚

Convaincu de l’impact positif que cela pourrait avoir, j’ai créé une formation spécialement conçue pour les infirmiers experts. Ce programme leur apprend à rédiger des comptes-rendus initiaux, de suivi, et finaux, tout en étant court et direct: moins de 30 minutes de vidéo, avec des exemples concrets et en bonus un modèle de compte-rendu pour chaque situation. 🎓🕒

Merci à Nicolas Charpentier pour avoir inspiré cette initiative ! 👏💡

Si vous êtes intéressé par cette opportunité de développement professionnel, cliquez ici

La plaie qui ne voulait pas guérir

La plaie qui ne voulait pas guérir

Un jour, un patient de 45 ans est venu me voir pour une consultation. Ce n’était pas une visite ordinaire. Six ans plus tôt, il avait subi un grave accident de travail. Magasinier de profession, son membre inférieur droit avait été écrasé par un chariot élévateur. Ce jour-là, il avait été transporté en urgence, présentant une fracture ouverte complexe du fémur et des tissus mous écrasés.

L’hospitalisation fut longue et éprouvante, compliquée par une infection des tissus mous et de l’os. Il a bénéficié d’une thérapie par pression négative et d’un lambeau, qui, malheureusement, n’a tenu que partiellement. Une petite plaie persistait le long de sa cicatrice, en haut de la cuisse droite, mesurant 3 cm de long et 1,5 cm de profondeur. La cicatrice était rétractile avec une perte de substance musculo-cutanée bien visible.

Le temps passa, et avec lui, les complications. Le patient prit beaucoup de poids, atteignant un BMI de 40, et conservait une boiterie. Il était toujours en arrêt de travail.

Pendant plus de 3 ans, il suivit de nombreux protocoles de pansement : argent, acide hyaluronique, NOSF, il avait essayé presque tout ce qui était disponible sur le marché. Il utilisa du miel de Manuka, subit deux greffes par enfouissement, une thérapie par pression négative, des injections de PRP avec gel, une matrice dermique de poisson, et une solution antibiofilm. Mais rien n’y faisait, la plaie persistait. Pourtant, il ne se décourageait pas.

Pendant cette période, il décida de suivre une cure pour perdre du poids. Cette démarche contribua à réduire la taille de la plaie, confirmant ainsi que l’obésité était un frein à la cicatrisation.

Au cours de l’évolution, un hyperbourgeonnement localisé est apparu. Une biopsie a révélé un bourgeon charnu sans trace de tissu malin.

Un jour, un hyperbourgeonnement localisé apparut. Une biopsie révéla qu’il ne s’agissait que d’un bourgeon charnu, sans trace de tissu malin. Une nouvelle intervention chirurgicale fut proposée pour reprendre la cicatrice, exciser complètement la zone inflammatoire et réaliser une plastie. Mais le patient, traumatisé par son hospitalisation passée, refusa. Une invalidité partielle fut prononcée.

Le dernier espoir résidait dans un autre type de miel de Manuka. Et ô surprise, la plaie se referma complètement en 15 jours ! Le patient put reprendre le travail, à un autre poste cette fois, et se porta bien. Depuis, il n’a pas été revu.

Rétrospectivement, nous avons réalisé que ce patient présentait probablement un biofilm récalcitrant gênant la cicatrisation, biofilm qui fut éradiqué par le miel de Manuka, plus riche en enzymes antibactériennes que celui utilisé auparavant. La perte de poids joua également un rôle important.

La leçon de cette histoire ? Parfois, il faut s’armer de patience et de persévérance.

Quand la plaie raconte une autre histoire

Quand la plaie raconte une autre histoire

Dans ce dernier volet sur l’hyperbourgeonnement, je souhaite partager un cas particulièrement instructif concernant une patiente de 81 ans.

👵 Le Contexte :
La patiente, souffrant de dermatoporose, consulte pour un ulcère au mollet gauche, apparu après une déchirure cutanée et évoluant dans un contexte d’insuffisance veino-lymphatique.

🔍 Examen et Traitement :
Initialement, l’ulcère présentait un hyperbourgeonnement. Un traitement comprenant des dermocorticoïdes sous pansement hydrocellulaire siliconé, associé à des mesures de contention et d’hygiène (repos avec jambes surélevées), a été mis en place.

🔄 Suivi :
Quinze jours après le début du traitement, la patiente revient pour un suivi. L’œdème est bien maîtrisé et l’hyperbourgeonnement a disparu. Cependant, contrairement à ce qu’on espère habituellement, l’ulcère n’a pas réduit de taille. Bien que la surface de la plaie semble plane, la taille de l’ulcère reste inchangée. De plus, un liseré inflammatoire est toujours présent autour de la plaie, sans processus d’épidermisation, et la zone périphérique ainsi que le fond de l’ulcère restent inflammatoires.

🔬 Découverte :
Des biopsies réalisées au punch, révèlent un carcinome basocellulaire. La patiente est alors prise en charge par un chirurgien plasticien pour une exérèse complète de la lésion. La cicatrisation se poursuit sans greffe, aidée par un pansement spécialisé et une contention continue.

La patiente est prise en charge par un chirurgien plasticien qui réalise une exérèse complète de la lésion, sans recourir à une greffe. La plaie creusante est laissée en cicatrisation dirigée. Un pansement composé d’alginate de calcium est appliqué pour favoriser ce processus, recouvert d’un pansement hydrocellulaire à bordure siliconée, avec la poursuite de la contention multicouche.

📅 Résultat et Surveillance :
La cicatrisation de la plaie est complète après quelques semaines. Étant donné les antécédents significatifs d’exposition solaire de la patiente, une surveillance dermatologique annuelle de tout le corps est établie pour prévenir d’éventuelles complications futures

Conclusion : face à un hyperbourgeonnement qui ne répond pas aux traitements habituels ou qui présente une localisation atypique il faut systématiquement suspecter un cancer.

 

Résumé des Enseignements :
Un hyperbourgeonnement peut être un signe de granulome inflammatoire hyperplasique, souvent dû à une réaction à corps étranger ou une infection.
Il peut aussi masquer un cancer, nécessitant une vigilance accrue.

Pas Juste une Plaie : Comprendre le Granulome Inflammatoire Hyperplasique en pratique courante.

Pas Juste une Plaie : Comprendre le Granulome Inflammatoire Hyperplasique en pratique courante.

Le granulome inflammatoire hyperplasique peut parfois être confondu avec un hyperbourgeonnement. Voici un exemple concret qui illustre cette situation :

👵 Cas clinique :
Une patiente de 81 ans, résidant en EHPAD pour troubles cognitifs, vient consulter au motif d’une escarre pertrochantérienne droite.
La plaie, le long d’une cicatrice de chirurgie de hanche, ne semble pas guérir correctement : elle est occupée par une lésion hyperbourgeonnante, flasque, saignant facilement. Il y a des signes de fistulisation (un tunnel sous la peau qui ne devrait pas y être).

🔍 Investigation :
Un examen plus approfondi révèle que cette plaie persistante est en contact avec du matériel mis en place au contact du fémur.
Une lecture plus approfondi du dossier médical nous apprend que cette patiente a été opérée 6 mois en arrière d’une fracture du fémur suite à une chute avec pose de vis plaque.
La cicatrice n’avait jamais complètement guéri et une petite ouverture persistait, sans notion d’hyperappui sur cette zone.

🛠️Intervention :
La patiente a été référée à son chirurgien pour suspicion d’infection du matériel implanté. Ce n’était pas une simple plaie de pression (escarre) comme on aurait pu le penser. Le matériel chirurgical a été retiré et remplacé par une nouvelle prothèse sous couverture antibiotique après avoir fait des prélèvements pour analyse.

🧐 Enseignements :
Ce cas illustre comment un granulome inflammatoire hyperplasique peut être un signe soit d’une infection, soit d’une réaction à un corps étranger, et parfois les deux. C’est une condition complexe qui demande une évaluation attentive pour éviter des diagnostics erronés.