Le patient fumeur est la hantise des chirurgiens et des experts en cicatrisation.
Quels sont les conseils à donner avant les interventions chirurgicales ? Quel type de sevrage proposer pour limiter l’impact sur la cicatrisation ? Le tabac a de nombreuses conséquences sur les différentes phases de cicatrisation. Des études cliniques de plus en plus nombreuses exposent les complications parfois graves après chirurgie.
Pour les interventions chirurgicales
En prévention, pour les interventions chirurgicales :
1.Il est recommandé d’arrêter de fumer au moins 4 à 6 semaines avant la chirurgie afin de réduire le risque d’infection sur site opératoire.
2. En post-opératoire, l’arrêt du tabac est nécessaire pendant au moins 6 semaines, pour éviter des risques de complication.
Le sevrage tabagique
3. Si le sevrage tabagique est envisagé, il est possible d’utiliser un substitut nicotinique, mais seule la nicotine en patch n’altère pas la cicatrisation.
4. Les autres formes de substitution doivent êtres évitées.
Les effets du tabac sur la cicatrisation
Nous connaissons tous les méfaits du tabac sur la santé de manière générale.
Il est intéressant de revenir ce qui se passe au niveau de la cicatrisation
En voici les principaux effets sur les différentes phases de cicatrisation, sachant que de nombreuses recherches sont en cours :
Lors de la phase vasculaire, le tabac va d’abord affecter l’hémostase, puis retarder la phase inflammatoire.
Il entraîne également une diminution temporaire de la perfusion tissulaire et de l’oxygénation, du fait d’une vasoconstriction périphérique transitoire.
Cela n’entraîne pas de lésion sur une peau normale, mais rend les lambeaux et greffes beaucoup plus vulnérables avec un risque de nécrose.
Le tabac augmente aussi le stress oxydatif en libérant des dérivés d’oxygène comme des radicaux libres, ce qui altère les fonctions cellulaires.
A la phase de prolifération cellulaire, le tabagisme réduit la synthèse de collagène et détériore la fonction des fibroblastes ainsi que la régénération épidermique.
Au niveau macroscopique, le tabac altère davantage le processus de cicatrisation des plaies chroniques.
Des études cliniques sur les complications
Sur la cicatrisation des plaies chirurgicales, les études sont de plus en plus nombreuses. On note un risque plus élevé de complications post-opératoires, de nécrose des plaies et des tissus, de retard de cicatrisation cutanée, de désunion post-opératoires, d’infection des plaies, de hernie et de retard de cicatrisation osseuse.
Terminons par cette citation sous forme de recommandation :
“Pour les grands téléphoneurs, c’est comme pour les grands fumeurs, une seule solution pour téléphoner ou fumer moins : le timbre.”