L’ulcère du patient diabétique ne se résume pas aux causes veineuses ou artérielles.
La nécrobiose lipoïdique, dermatose rare mais sous-estimée, peut entraîner des ulcères à fort potentiel de chronicisation. Cet article vous aide à en identifier les signes, à adapter vos soins et à éviter des erreurs fréquentes.
Qu’est-ce que la nécrobiose lipoïdique ?
Une dermatose inflammatoire chronique
Elle touche le derme et l’hypoderme et se caractérise par des dépôts lipidiques et une inflammation granulomateuse. La physiopathologie reste mal élucidée.
Liens avec le diabète
Jusqu’à 90 % des patients atteints sont diabétiques. L’incidence reste faible (0,3 à 2 %), mais le diagnostic est essentiel pour éviter les ulcérations.
Comment reconnaître une plaque de nécrobiose ?
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Forme : plaque ovalaire, bordure rouge surélevée, centre jaunâtre et atrophique
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Localisation : faces antéro-internes des jambes
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Évolution possible : ulcération, surtout après un choc mineur
Précautions spécifiques en cas d’ulcère
Détersion et nettoyage
➡️ Soins très doux sans frotter
➡️ Éviter curettage, compresses adhérentes ou pansements traumatiques
Choix du pansement
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Interfaces silicone ou hydrofibres
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Pas d’adhésif collé à la peau lésée
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Compression légère si artères perméables (IPS ≥ 0,8)
Application de dermocorticoïdes
➡️ Appliquer uniquement sur la bordure rouge inflammatoire, jamais sur le centre atrophique
Coordination interprofessionnelle essentielle
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Infirmière : éducation, surveillance, soins atraumatiques
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Dermatologue : confirmation diagnostique (biopsie) et orientation thérapeutique
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Médecin traitant : prise en charge globale du diabète et des comorbidités
Conclusion
Reconnaître une nécrobiose lipoïdique permet d’éviter un traitement inadapté et de prévenir la chronicisation de plaies atypiques. La coordination des soins et la connaissance des gestes justes font toute la différence.