Eczema craquelé

Eczema craquelé

Comment le diagnostiquer ? Quelles sont les causes ? Comment le traiter ? Un micro-learning en accès gratuit 

Parfois la périphérie d’un ulcère de jambe est très sèche et peut se présenter sous forme d’un eczéma craquelé

L’eczema craquelé se définit comme une fissuration discontinue de la peau ressemblant à un dallage irrégulier de pierre plate.

Le patient peut parfois présenter un prurit des douleurs, en particulier une sensation de brûlure associée à la lésion. 

Cette pathologie n’est pas d’origine allergique (dermatite de contact aux pansements, crème, solution de lavage, bandages, etc…).
L’eczema craquelé est souvent en lien avec la sécheresse cutanée fréquente chez le sujet âgé (xérose), l’immobilité, la sédentarité. Cela peut aussi être en rapport avec le froid, raison pour laquelle il peut être appelé « winter eczema », survenant plutôt l’hiver.
Mais il peut aussi à l’inverse être en lien avec un lavage à l’eau trop chaude, un logement surchauffé.
L’usage de savon trop détergent ou d’antiseptiques sont aussi des causes importantes. Enfin, l’eczema peut être en rapport avec des carences (Zn, Vit C).

Le traitement repose sur l’utilisation de savon dermatologique (Syndet liquide ou en pain surgras) et l’application quotidienne de crèmes émollientes.
Parfois il faut d’abord utiliser les dermocorticoïdes en cure décroissante courte avec relais par la crème émolliente en cas de forme inflammatoire.

Les adhésifs doivent être évités, de même que les pansements à bordure siliconées ou les pansements occlusifs.
Il est conseillé de porter des vêtements et sous-vêtements en coton. Le logement doit être bien aéré et non surchauffé. Une humidification peut être nécessaire.

NB : en cas d’eczéma craquelé généralisé il faut s’orienter vers une hémopathie

eczema craquelé

Eczema craquelé de jambe gauche avec oedème veino-lymphatique

Angiodermite nécrotique : une plaie très douloureuse

Angiodermite nécrotique : une plaie très douloureuse

C’est un ulcère pas si rare, pouvant atteindre jusqu’à 10 à 15% des ulcères de jambe. Il est très douloureux, et survient plutôt chez la femme de plus de 65 ans avec une hypertension artérielle ancienne. Mais l’angiodermite peut aussi toucher les hommes. Elle atteint plus facilement les patients diabétiques. La greffe reste le traitement le plus efficace de cette maladie.

 

Le diagnostic est avant tout clinique

La lésion démarre généralement après un traumatisme à la jambe, même minime. Cela commence par une rougeur de la peau, puis un aspect violacé qui évolue vers la nécrose et une ulcération. La douleur est d’emblée importante et permanente, même la nuit, sans position de soulagement.

L’ulcération a tendance à s’étendre de manière centrifuge à partir d’une bordure rouge et violacée. Elle s’aggrave avec le frottement et une détersion agressive (phénomène de pathergie).

L’atteinte peut être bilatérale et symétrique : une même lésion peut se développer sur l’autre jambe.

Il n’y a jamais d’angiodermite nécrotique au dessus du genou ou au niveau du pied.

En cas d’insuffisance rénale chronique sévère il faudra plutôt s’orienter vers une calciphylaxie cutanée, entité très proche de l’angiodermite.

Le patient peut parfois avec une insuffisance veineuse associée ou une artérite des membres inférieures mais celle-ci ne doit pas être suffisamment sévère pour expliquer la présence de l’angiodermite nécrotique : le bilan doppler artériel des MI est indispensable.

L’angiodermite peut facilement se compliquer d’une surinfection. Il ne faut pas hésiter à effectuer un prélèvement bactériologique et mettre en route une antibiothérapie adaptée.

 

L’origine de cette maladie est mal connue 

Photo angiodermite nécrotique

Le traitement

Il consiste avant tout dans le repos et le traitement de la douleur.

L’hospitalisation est souvent nécessaire. La greffe précoce est le traitement principal de l’angiodermite : elle permet un soulagement très rapide de la douleur et un arrêt de la poussée.

Les pansements doivent être le plus doux possibles. Certaines familles de pansements sont à éviter. Il existe des techniques de soins pour ne pas frotter la plaie. La douche n’est pas contre indiquée, le débit devant bien sûr être adapté pour ne pas aggraver la plaie. La compression n’est pas recommandée.

L’application locale de cortisone forte en crème peut parfois être efficace pour arrêter la poussée, mais moins sur la douleur. La tension artérielle doit être bien contrôlée.

D’autres traitements sont encore à l’étude : la thérapie par pression négative, le PRP en gel, les matrices dermiques, l’usage d’anticoagulants. L’électrothérapie semble prometteuse avec un arrêt de la douleur et de la poussée.

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