L’ennemi invisible : Comprendre et Combattre la Calcinose Sous-Cutanée dans les ulcères de jambe

L’ennemi invisible : Comprendre et Combattre la Calcinose Sous-Cutanée dans les ulcères de jambe

Comment la diagnostiquer ? Quelles sont les causes ? Quels sont les évolutions possibles ? Comment la prendre en charge ? Un micro-learning en accès gratuit 

Le texte complet de la formation 

Diagnostic

Les ulcères de jambe peuvent présenter une calcinose sous-cutanée, caractérisée par une masse dure, similaire à de l‘os, au fond de la plaie ou sur les bords. Cette calcification peut être palpée sous la peau sous forme de plaque plus ou moins étendue. Le diagnostic est confirmé par la palpation avec une pince, révélant une texture dure et pierreuse.
Dans certains cas, la calcinose, profondément enfouie sous un tissu de granulation, ne peut être détectée que par un examen minutieux à l’aide d’une pince ou d’un stylet.

 

Causes

La calcinose est souvent secondaire à :

  • Insuffisance veineuse chronique (phlébolithes).
  • Exposition à la radiothérapie.
  • Hématome incomplètement évacué.
  • Brûlure, injection, ou fracture de jambe ancienne avec déminéralisation.
  • Infection des tissus mous (comme la dermo-hypodermite, adénite) ou ostéite.
  • Tumeurs bénignes ou kystes.
  • Cas rares liés à des troubles du métabolisme phosphocalcique ou des maladies systémiques.

Diagnostic Différentiel

Il est crucial de différencier la calcinose d’un contact osseux, d’où la nécessité de réaliser des radiographies. Ces dernières montrent des corps radio-opaques sans atteinte osseuse.

 

Évolution

Les calcifications, agissant comme des corps étrangers, entretiennent une inflammation chronique, souvent accompagnée de biofilm. Elles peuvent également conduire à une infection (calciite, dermo-hypodermite) et rendent la cicatrisation difficile, voire impossible dans certains cas.

 

Traitement

Le traitement implique la détersion et l’extraction de la calcinose à l’aide d’une pince, d’un bistouri, ou par concassage avec une pince gouge. Cette procédure peut nécessiter plusieurs séances, en particulier pour les calcinoses étendues ou profondes.

Une option chirurgicale est envisageable pour les cas de grande taille, mais elle comporte un risque de perte de substance importante.
En complément, la thérapie au laser infrarouge peut aider en réduisant l’inflammation périphérique et en stimulant l’activité des globules blancs, notamment des macrophages, facilitant ainsi l’extraction mécanique de la calcinose.

Eczema craquelé

Eczema craquelé

Comment le diagnostiquer ? Quelles sont les causes ? Comment le traiter ? Un micro-learning en accès gratuit 

Parfois la périphérie d’un ulcère de jambe est très sèche et peut se présenter sous forme d’un eczéma craquelé

L’eczema craquelé se définit comme une fissuration discontinue de la peau ressemblant à un dallage irrégulier de pierre plate.

Le patient peut parfois présenter un prurit des douleurs, en particulier une sensation de brûlure associée à la lésion. 

Cette pathologie n’est pas d’origine allergique (dermatite de contact aux pansements, crème, solution de lavage, bandages, etc…).
L’eczema craquelé est souvent en lien avec la sécheresse cutanée fréquente chez le sujet âgé (xérose), l’immobilité, la sédentarité. Cela peut aussi être en rapport avec le froid, raison pour laquelle il peut être appelé « winter eczema », survenant plutôt l’hiver.
Mais il peut aussi à l’inverse être en lien avec un lavage à l’eau trop chaude, un logement surchauffé.
L’usage de savon trop détergent ou d’antiseptiques sont aussi des causes importantes. Enfin, l’eczema peut être en rapport avec des carences (Zn, Vit C).

Le traitement repose sur l’utilisation de savon dermatologique (Syndet liquide ou en pain surgras) et l’application quotidienne de crèmes émollientes.
Parfois il faut d’abord utiliser les dermocorticoïdes en cure décroissante courte avec relais par la crème émolliente en cas de forme inflammatoire.

Les adhésifs doivent être évités, de même que les pansements à bordure siliconées ou les pansements occlusifs.
Il est conseillé de porter des vêtements et sous-vêtements en coton. Le logement doit être bien aéré et non surchauffé. Une humidification peut être nécessaire.

NB : en cas d’eczéma craquelé généralisé il faut s’orienter vers une hémopathie

eczema craquelé

Eczema craquelé de jambe gauche avec oedème veino-lymphatique

Angiodermite nécrotique : une plaie très douloureuse

Angiodermite nécrotique : une plaie très douloureuse

C’est un ulcère pas si rare, pouvant atteindre jusqu’à 10 à 15% des ulcères de jambe. Il est très douloureux, et survient plutôt chez la femme de plus de 65 ans avec une hypertension artérielle ancienne. Mais l’angiodermite peut aussi toucher les hommes. Elle atteint plus facilement les patients diabétiques. La greffe reste le traitement le plus efficace de cette maladie.

 

Le diagnostic est avant tout clinique

La lésion démarre généralement après un traumatisme à la jambe, même minime. Cela commence par une rougeur de la peau, puis un aspect violacé qui évolue vers la nécrose et une ulcération. La douleur est d’emblée importante et permanente, même la nuit, sans position de soulagement.

L’ulcération a tendance à s’étendre de manière centrifuge à partir d’une bordure rouge et violacée. Elle s’aggrave avec le frottement et une détersion agressive (phénomène de pathergie).

L’atteinte peut être bilatérale et symétrique : une même lésion peut se développer sur l’autre jambe.

Il n’y a jamais d’angiodermite nécrotique au dessus du genou ou au niveau du pied.

En cas d’insuffisance rénale chronique sévère il faudra plutôt s’orienter vers une calciphylaxie cutanée, entité proche de l’angiodermite.

Le patient peut parfois avoir une insuffisance veineuse associée ou une artérite des membres inférieures mais celle-ci ne doit pas être suffisamment sévère pour expliquer la présence de l’angiodermite nécrotique : le bilan doppler artériel des MI est indispensable.

L’angiodermite peut facilement se compliquer d’une surinfection. Il ne faut pas hésiter à effectuer un prélèvement bactériologique et mettre en route une antibiothérapie adaptée.

 

L’origine de cette maladie est mal connue

Photo angiodermite nécrotique

Notions de traitement

Le traitement consiste avant tout dans le repos et le traitement de la douleur.

L’hospitalisation est souvent nécessaire. La greffe précoce est le traitement principal de l’angiodermite : elle permet un soulagement très rapide de la douleur et un arrêt de la poussée.

Les pansements doivent être le plus doux possibles. Certaines familles de pansements sont à éviter. Il existe des techniques de soins pour ne pas frotter la plaie. La douche n’est pas contre indiquée, le débit devant bien sûr être adapté pour ne pas aggraver la plaie. La compression n’est pas recommandée.

L’application locale de cortisone forte en crème peut parfois être efficace pour arrêter la poussée, mais moins sur la douleur. La tension artérielle doit être bien contrôlée.

D’autres traitements sont encore à l’étude : la thérapie par pression négative, le PRP en gel, les matrices dermiques, l’usage d’anticoagulants. L’électrothérapie semble prometteuse avec un arrêt de la douleur et de la poussée.

Stratégie de traitement

Elle repose sur des soins de base communs à toutes les présentations cliniques puis une conduite selon l’ancienneté de la plaie. Plusieurs cas de figure sont possibles pour arriver à la cicatrisation complète et la fin du calvaire pour le patient. Des traitements spécialisés peuvent être nécessaires.  Pour en savoir plus cliquez ici

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