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La plaie qui ne voulait pas guérir

par | 28 Mai 2024 | Toutes les actualités

plaie de cuisse difficile à cicatriser

Un jour, un patient de 45 ans est venu me voir pour une consultation. Ce n’était pas une visite ordinaire. Six ans plus tôt, il avait subi un grave accident de travail. Magasinier de profession, son membre inférieur droit avait été écrasé par un chariot élévateur. Ce jour-là, il avait été transporté en urgence, présentant une fracture ouverte complexe du fémur et des tissus mous écrasés.

L’hospitalisation fut longue et éprouvante, compliquée par une infection des tissus mous et de l’os. Il a bénéficié d’une thérapie par pression négative et d’un lambeau, qui, malheureusement, n’a tenu que partiellement. Une petite plaie persistait le long de sa cicatrice, en haut de la cuisse droite, mesurant 3 cm de long et 1,5 cm de profondeur. La cicatrice était rétractile avec une perte de substance musculo-cutanée bien visible.

Le temps passa, et avec lui, les complications. Le patient prit beaucoup de poids, atteignant un BMI de 40, et conservait une boiterie. Il était toujours en arrêt de travail.

Pendant plus de 3 ans, il suivit de nombreux protocoles de pansement : argent, acide hyaluronique, NOSF, il avait essayé presque tout ce qui était disponible sur le marché. Il utilisa du miel de Manuka, subit deux greffes par enfouissement, une thérapie par pression négative, des injections de PRP avec gel, une matrice dermique de poisson, et une solution antibiofilm. Mais rien n’y faisait, la plaie persistait. Pourtant, il ne se décourageait pas.

Pendant cette période, il décida de suivre une cure pour perdre du poids. Cette démarche contribua à réduire la taille de la plaie, confirmant ainsi que l’obésité était un frein à la cicatrisation.

Au cours de l’évolution, un hyperbourgeonnement localisé est apparu. Une biopsie a révélé un bourgeon charnu sans trace de tissu malin.

Un jour, un hyperbourgeonnement localisé apparut. Une biopsie révéla qu’il ne s’agissait que d’un bourgeon charnu, sans trace de tissu malin. Une nouvelle intervention chirurgicale fut proposée pour reprendre la cicatrice, exciser complètement la zone inflammatoire et réaliser une plastie. Mais le patient, traumatisé par son hospitalisation passée, refusa. Une invalidité partielle fut prononcée.

Le dernier espoir résidait dans un autre type de miel de Manuka. Et ô surprise, la plaie se referma complètement en 15 jours ! Le patient put reprendre le travail, à un autre poste cette fois, et se porta bien. Depuis, il n’a pas été revu.

Rétrospectivement, nous avons réalisé que ce patient présentait probablement un biofilm récalcitrant gênant la cicatrisation, biofilm qui fut éradiqué par le miel de Manuka, plus riche en enzymes antibactériennes que celui utilisé auparavant. La perte de poids joua également un rôle important.

La leçon de cette histoire ? Parfois, il faut s’armer de patience et de persévérance.

A propos de ce site

Docteur David VALANCOGNE, médecin plaies et cicatrisation

Dr. David VALANCOGNE
Médecin plaies et cicatrisation

J’aide les infirmières, médecins, chirugiens, podologues et formateurs à développer leurs compétences pour devenir des experts en cicatrisation et à trouver des solutions concrètes pour pratiquer efficacement leur expertise.

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